Une reprise d’activité est escomptée en juillet, mais sera progressive et toutes les prévisions de chiffre d’affaire sont catastrophiques pour 2020, avec un retour au niveau de 2019 au mieux en 2022 voire 2023.
D’ici là cette crise sanitaire va se muter en profonde crise économique et agira comme un révélateur de l’importance, mais aussi des faiblesses structurelles du tourisme sur le plan économique, social et territorial ; et ce de manière beaucoup plus claire que les attentats, qui finalement, ont eu un impact localisé et relativement bref.
Le poids économique du secteur est considérable, qui pèse 9% du PIB et 11% des emplois. L’impact sera territorial avec des parties importantes de la France dépendantes d’une quasi mono activité.
Il sera social, avec notamment les pertes d’emplois, mais aussi le désarroi des populations qui auront subi un confinement, et en plus ne pourront partir.
La sortie du confinement, appelé à se généraliser progressivement jusqu’à début juillet dans l’hôtellerie et le tourisme, pose la question de comment limiter l’impact des pertes de chiffre d’affaires enregistrées durant l’été et l’automne, entre restrictions imposées, freins individuels, et sans clientèles étrangères.
Une fois ces obstacles levés, il faudra aussi prévoir des plans de relance/accompagnement pour 2021 et 2022 au niveau régional et local, et il conviendrait qu’enfin l’Etat considère cette industrie stratégique au bon niveau.
Mais cette épreuve est aussi une occasion de se poser la question de ce que l’on veut que soit le tourisme de demain, pour nous Français et pour nos visiteurs.
Le tourisme, le voyage, les loisirs, la culture, le bien vivre, sont devenus des éléments fondamentaux de notre mode de vie, pour ceux qui peuvent y avoir accès, en France et dorénavant dans une large partie du monde.
Mode de vie mais aussi un des sujets dans la grande question des bouleversements climatiques. La crise du covid sera d’ailleurs perçu comme un des stigmates de cette crise environnementale plus globale, et donc ce sujet doit être en arrière-plan de toute réflexion sur le tourisme de demain.
D’ici là cette crise sanitaire va se muter en profonde crise économique et agira comme un révélateur de l’importance, mais aussi des faiblesses structurelles du tourisme sur le plan économique, social et territorial ; et ce de manière beaucoup plus claire que les attentats, qui finalement, ont eu un impact localisé et relativement bref.
Le poids économique du secteur est considérable, qui pèse 9% du PIB et 11% des emplois. L’impact sera territorial avec des parties importantes de la France dépendantes d’une quasi mono activité.
Il sera social, avec notamment les pertes d’emplois, mais aussi le désarroi des populations qui auront subi un confinement, et en plus ne pourront partir.
La sortie du confinement, appelé à se généraliser progressivement jusqu’à début juillet dans l’hôtellerie et le tourisme, pose la question de comment limiter l’impact des pertes de chiffre d’affaires enregistrées durant l’été et l’automne, entre restrictions imposées, freins individuels, et sans clientèles étrangères.
Une fois ces obstacles levés, il faudra aussi prévoir des plans de relance/accompagnement pour 2021 et 2022 au niveau régional et local, et il conviendrait qu’enfin l’Etat considère cette industrie stratégique au bon niveau.
Mais cette épreuve est aussi une occasion de se poser la question de ce que l’on veut que soit le tourisme de demain, pour nous Français et pour nos visiteurs.
Le tourisme, le voyage, les loisirs, la culture, le bien vivre, sont devenus des éléments fondamentaux de notre mode de vie, pour ceux qui peuvent y avoir accès, en France et dorénavant dans une large partie du monde.
Mode de vie mais aussi un des sujets dans la grande question des bouleversements climatiques. La crise du covid sera d’ailleurs perçu comme un des stigmates de cette crise environnementale plus globale, et donc ce sujet doit être en arrière-plan de toute réflexion sur le tourisme de demain.
On ne pourra répondre à la crise qu'en se fixant de nouvelles ambitions
Le tourisme est parfois montré du doigt en ce qu’il participe aussi de cette mondialisation effrénée tant décriée en ce moment.
Il apparaît parfois superficiel, formaté, avec un effet de masse souvent excessif, parfois destructeur, jusqu’à la caricature du surtourisme, même si c’est une réalité souvent locale et temporaire (Venise, Barcelone, le Mont-Saint-Michel….).
On ne pourra bien répondre à la crise du court et moyen terme si on ne pense pas aussi le temps long, pour se fixer de nouvelles ambitions, et réfléchir autour de plusieurs enjeux : Réinventer le tourisme français sur lui-même : toute une partie de nos actifs (immobiliers), publics et privés, ont été construits avant les années 1990, avec un phénomène d’obsolescence visible.
On ne pourra quasiment plus construire en site vierge. Il faut donc à la fois investir, créer, innover et repenser les concepts de stations, de parcs, de villes touristiques… Il est possible de retrouver des cercles vertueux autour d’une dynamique d’investissement et de modernisation et de réflexion sur l’aménagement des territoires touristiques.
N’est-il pas temps en effet de lancer un grand plan de reconversion de l’immobilier et des espaces dédiés au tourisme? Réduire les dépendances : à la saisonnalité, à des mono clientèles, à des grands réseaux…Tout cela conduit à une fragilité économique des acteurs, une qualité souvent moyenne, un faible entretien ou renouvellement…
Cela implique de repenser les chaines de valeur, en particulier s’interroger sur le tourisme de volume, faiblement rémunérateur, et fortement impactant, notamment sur le plan écologique.
Les solutions se trouvent dans les offres, les concepts d’aménagement, les produits. Les mots de proximité, durable, local, ne devraient-ils pas être pleinement reconsidérés ?
Redonner du sens : avec plus d’humain, de rencontres, d’échanges avec les clients, les collaborateurs, les fournisseurs, autour notamment des valeurs de dépaysement, découverte, identité, plaisir. Le tourisme peut être un facteur de vivre ensemble, s’il est accessible au plus grand nombre et permette mixité et rencontre.
Ne peut-on amplifier son rôle de révélateur des savoir-faire et des identités locales, mais aussi de l’exploration du « faire » soi-même ? L’économie de partage peut-elle ainsi exister au-delà de l’idée?
Ecologiser nos pratiques: le tourisme doit aussi participer de l’indispensable réinvention de notre rapport à la nature, et dans con contexte il est nécessaire d’encore protéger, de manière raisonnée, nos grands espaces, nos patrimoines naturels, bâtis et culturels.
Il apparaît parfois superficiel, formaté, avec un effet de masse souvent excessif, parfois destructeur, jusqu’à la caricature du surtourisme, même si c’est une réalité souvent locale et temporaire (Venise, Barcelone, le Mont-Saint-Michel….).
On ne pourra bien répondre à la crise du court et moyen terme si on ne pense pas aussi le temps long, pour se fixer de nouvelles ambitions, et réfléchir autour de plusieurs enjeux : Réinventer le tourisme français sur lui-même : toute une partie de nos actifs (immobiliers), publics et privés, ont été construits avant les années 1990, avec un phénomène d’obsolescence visible.
On ne pourra quasiment plus construire en site vierge. Il faut donc à la fois investir, créer, innover et repenser les concepts de stations, de parcs, de villes touristiques… Il est possible de retrouver des cercles vertueux autour d’une dynamique d’investissement et de modernisation et de réflexion sur l’aménagement des territoires touristiques.
N’est-il pas temps en effet de lancer un grand plan de reconversion de l’immobilier et des espaces dédiés au tourisme? Réduire les dépendances : à la saisonnalité, à des mono clientèles, à des grands réseaux…Tout cela conduit à une fragilité économique des acteurs, une qualité souvent moyenne, un faible entretien ou renouvellement…
Cela implique de repenser les chaines de valeur, en particulier s’interroger sur le tourisme de volume, faiblement rémunérateur, et fortement impactant, notamment sur le plan écologique.
Les solutions se trouvent dans les offres, les concepts d’aménagement, les produits. Les mots de proximité, durable, local, ne devraient-ils pas être pleinement reconsidérés ?
Redonner du sens : avec plus d’humain, de rencontres, d’échanges avec les clients, les collaborateurs, les fournisseurs, autour notamment des valeurs de dépaysement, découverte, identité, plaisir. Le tourisme peut être un facteur de vivre ensemble, s’il est accessible au plus grand nombre et permette mixité et rencontre.
Ne peut-on amplifier son rôle de révélateur des savoir-faire et des identités locales, mais aussi de l’exploration du « faire » soi-même ? L’économie de partage peut-elle ainsi exister au-delà de l’idée?
Ecologiser nos pratiques: le tourisme doit aussi participer de l’indispensable réinvention de notre rapport à la nature, et dans con contexte il est nécessaire d’encore protéger, de manière raisonnée, nos grands espaces, nos patrimoines naturels, bâtis et culturels.
Repenser le tourisme de masse
Les espaces de « vacances » doivent offrir un environnement différent, sain, un mode de vie plus doux. Faut il y voir un possible enchantement de nos espaces ruraux, le développement de l’oenotourisme dans nos vignobles ?
Repenser le tourisme de masse : la limitation de la fréquentation à certains moments doit être anticipée, donc pensée intelligemment. Le tourisme de masse restera plébiscité par les consommateurs,mais ne devra-t-on pas renoncer à certains gigantismes, à une course au toujours plus, à d’évidents excès ou gaspillages ?
Le recours aux moyens technologiques tels que les visites virtuelles, la mise en œuvre de pré-réservations ne pourraient-ils concourir à une gestion vertueuse de la ressource touristique ?
Le tourisme est un secteur qui nécessite des investissements importants, une rentabilité longue, différée et soumise aux aléas des cycles. Il est donc nécessaire de mobiliser des fonds, mais (et) surtout de favoriser l’initiative et l’innovation, de lutter contre les rentes de situation et l’immobilisme.
Ne faut-il pas à la France un nouveau cycle d’investissements publics et privés, permettant de ré-inventer et ré-enchanter notre tourisme, dans un sens raisonné, responsable et circulaire ?
S’il devait y avoir un « plan Marshall » du tourisme, il devrait aussi concerner les questions d’aménagement et de développement des territoires touristiques.
Ce sursaut est possible, dans un calendrier marqué par la perspective de 2024, année olympique, le projet du Grand Paris Express pour l’Ile de France, la région capitale, mais aussi quand on regarde le nombre de projets touristiques et hôteliers déjà engagés.
Si on veut réinventer le tourisme sur lui-même, les modes d’intervention publique doivent être repensées, avec un Etat plus en soutien de cette économie, des collectivités plus et mieux en responsabilité, et un cadre administratif et réglementaire fluidifié et simplifié.
Alors que l’épargne des français n’a jamais été si abondante, inciter ceux-ci, par des mesures fiscales appropriées, à s’investir sur le long terme dans le chantier de la remise à niveau de notre gisement touristique c’est servir l’utilité sociétale.
Au total, cette crise nous touche à l’intime, à l’essentiel. Le risque est grand d’une attente passive du comme avant.
Nos modes de vie, notre culture, et donc aussi notre tourisme, valent bien que l’on se mobilise pour un avenir plus ambitieux, plus maîtrisé, juste et raisonnable. Et c’est justement pour cela que nous devons imaginer un nouveau demain.
Repenser le tourisme de masse : la limitation de la fréquentation à certains moments doit être anticipée, donc pensée intelligemment. Le tourisme de masse restera plébiscité par les consommateurs,mais ne devra-t-on pas renoncer à certains gigantismes, à une course au toujours plus, à d’évidents excès ou gaspillages ?
Le recours aux moyens technologiques tels que les visites virtuelles, la mise en œuvre de pré-réservations ne pourraient-ils concourir à une gestion vertueuse de la ressource touristique ?
Le tourisme est un secteur qui nécessite des investissements importants, une rentabilité longue, différée et soumise aux aléas des cycles. Il est donc nécessaire de mobiliser des fonds, mais (et) surtout de favoriser l’initiative et l’innovation, de lutter contre les rentes de situation et l’immobilisme.
Ne faut-il pas à la France un nouveau cycle d’investissements publics et privés, permettant de ré-inventer et ré-enchanter notre tourisme, dans un sens raisonné, responsable et circulaire ?
S’il devait y avoir un « plan Marshall » du tourisme, il devrait aussi concerner les questions d’aménagement et de développement des territoires touristiques.
Ce sursaut est possible, dans un calendrier marqué par la perspective de 2024, année olympique, le projet du Grand Paris Express pour l’Ile de France, la région capitale, mais aussi quand on regarde le nombre de projets touristiques et hôteliers déjà engagés.
Si on veut réinventer le tourisme sur lui-même, les modes d’intervention publique doivent être repensées, avec un Etat plus en soutien de cette économie, des collectivités plus et mieux en responsabilité, et un cadre administratif et réglementaire fluidifié et simplifié.
Alors que l’épargne des français n’a jamais été si abondante, inciter ceux-ci, par des mesures fiscales appropriées, à s’investir sur le long terme dans le chantier de la remise à niveau de notre gisement touristique c’est servir l’utilité sociétale.
Au total, cette crise nous touche à l’intime, à l’essentiel. Le risque est grand d’une attente passive du comme avant.
Nos modes de vie, notre culture, et donc aussi notre tourisme, valent bien que l’on se mobilise pour un avenir plus ambitieux, plus maîtrisé, juste et raisonnable. Et c’est justement pour cela que nous devons imaginer un nouveau demain.
Mini Bio
Après des expériences marketing et commerciales au sein de grands groupes (Danone), Stéphane Durand a travaillé en tant que consultant puis directeur associé au sein du cabinet de conseil Détente Consultants de 1991 à 2005.
Il rejoint le bureau Horwath HTL en tant qu’associé en 2006. Il a conduit plusieurs centaines de missions de conseil en développement et management de projets et destinations touristiques. Il est l’un des rares spécialistes français à maîtriser les problématiques globales à l’échelle de grands territoires (pays, grandes villes…), comme les projets locaux et opérationnels d’ équipements et de projets (resorts, parcs, projets patrimoniaux, commerce, équipements de loisirs et commerciaux…)
Il rejoint le bureau Horwath HTL en tant qu’associé en 2006. Il a conduit plusieurs centaines de missions de conseil en développement et management de projets et destinations touristiques. Il est l’un des rares spécialistes français à maîtriser les problématiques globales à l’échelle de grands territoires (pays, grandes villes…), comme les projets locaux et opérationnels d’ équipements et de projets (resorts, parcs, projets patrimoniaux, commerce, équipements de loisirs et commerciaux…)